Adieu, Djilali
Que cherchent donc Sophie Colliex et Djilali Bencheikh, en écrivant à quatre mains des mémoires d’enfance en Algérie dans des communautés différentes ? Peut-être, sûrement, le gage d’un don : le courage de pardonner comme l’écrit le petit fils du grand Nelson Mandela. Eux aussi sont un peu dans cette perspective-là. Avec chacun sa subjectivité tissée d’interrogations et surtout de l’irrésistible besoin d’abandonner l’Histoire officielle aux spécialistes et se poster aux portes de la vie réelle des gens où planaient incompréhensions, douleurs, périls et aussi les plaisirs inénarrables de l’enfance. Deux écrivains, différents et semblables, issus de la même Histoire mais d’histoires personnelles singulières, Sophie aurait pu, à quelques jours près, naître à Oran. Le sort en a décidé autrement. Aujourd’hui, elle vit à Genève et a publié deux romans « L’enfant de Mers El Kébir » et « Nuits incandescentes ». Elle interroge ici le silence de ce passé qui lui reste mystérieux. Djilali est né en Algérie, vit à Paris et écrit, écrit, écrit encore et toujours…
Ce livre, une même texture, précieuse, inaltérable, qui nous imprègne de son flux et de sa flamme.
Behja Traversac, éditrice
TERRE DE MA MERE
Février 2019, éditions Chèvrefeuille étoilée :