L'ombre de la Belle
- Sophie Colliex

- 12 nov.
- 2 min de lecture
de l'écrivain Eugène, aux éditions Slatkine
Quelle Belle ? Mais, celle qui vient de s'endormir, victime de la méchante Fée. Selon la malédiction, le baiser d'un beau prince délivrera la princesse, mais pas avant un siècle.
Quelle ombre ? Comme tout un chacun, cette Belle possède une ombre dessinée autour d'elle par le plein soleil. Son ombre, elle, ne dort pas. La perspective de poireauter si longtemps la déprime. Que va-t-elle bien pouvoir faire pendant ce temps ? Rusée, elle parvient à défaire le délicat fil de nuit qui la relie à sa propriétaire alanguie. Vive la liberté, l'ombre se faufile sous la porte et s'en va à l'aventure. Il lui reste un siècle pour découvrir le monde.
Auparavant, la belle princesse vivait dans un château, choyée et protégée par ses parents dans la lumière de son enfance dorée. Son ombre livrée à elle-même va basculer dans l'envers du décor, et découvrir la beauté et la sauvagerie du monde. Elle découvre la supercherie de son existence recluse. Le Roi et la Reine lui ont tout caché. Personne ne lui a jamais parlé de la violence, de la haine, l'odeur du sang sur les champs de bataille. Les animaux, leurs combats. Les dragons, les injustices. Ombre errante, elle inspire le rejet, l'incrédulité : une ombre seule, c'est impossible. Aucune créature n'a jamais vécu sans son ombre. Serait-elle une créature du diable ? Un ombrologue la prend au sérieux. Elle glisse sur le monde, de dangers en mystères. Elle affûte ses connaissances, s'attache à un homme qui a perdu son ombre.
Une agréable lecture, facile.
L'écrivain romand Eugène ne nous emmène pas ici dans un remake de la psychanalyse du conte de fée, comme on serait tenté de le croire d'un premier abord.
Chaque être possède le même défi à relever : accepter sa part d'ombre au coeur de sa propre lumière pour que l'avenir soit.





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